Acheter la rumeur et vendre le fait
Le proverbe boursier bien connu acheter la rumeur, vendre le fait (l’annonce en fait), fonctionne toujours bien ; on a deux possibilités : soit jouer l’avant annonce (acheter la rumeur quelques jours avant) ou jouer la post annonce (jouer la levée de l’incertitude sur le court terme ou jouer la bonne surprise du marché).
Dans le cas où je joue la rumeur en préannonce, je joue le consensus du marché boursier mais je déboucle ou allège ma position 24 heures avant l’annonce, à moins d’avoir un matelas de plus-values confortable sur la valeur qui me servira alors d’amortisseur en cas de mauvaise anticipation (alors je ne risque que sur la plus-value latente).
Mais cette règle a des exceptions car ces derniers mois j’ai multiplié les prises de position lourdes la veille d’une grosse annonce ; j’explique cette approche particulière et dangereuse dans le chapitre qui suit.
Evolution des marchés sans vraie tendance
En zoomant sur le LT on observe qu’en 2004 les marchés ont évolué sans vraie tendance dans un corridor que l’on peut interpréter d’un point de vue chartiste comme un drapeau ou flag, ce qui était une figure de temporisation dans un trend initial de hausse (la grande reprise bull de 2003, après trois années de krach) ; j’ai fait du swing trading entre les bornes inférieure et supérieure du marché, mais ce marché n’a pas été facile pour mon style de trading qui apprécie plutôt la volatilité et les marchés en tendance claire.
En 2005 le marché semble avoir repris une direction plus claire que le Nasdaq Composite ; du moins, les indices français restent-ils franchement bullish alors que les principaux indices US ont eu un début d’année plutôt mauvais jusque fin avril 2005, avant de bien se reprendre début mai ; les marchés européens ont donc plutôt bien résisté et ont surperformé les marchés US au moins en début d’année ; sûrement à cause du rattrapage des années précédentes et de la faiblesse de l’Euro/USD.
Dernièrement (septembre 2015), nous avons réintégré la partie haute du canal ascendant LT ; les 4700 points sont en ligne de mire ; la baisse de l’Euro/USD continue de faire son effet mais aussi la récente hausse du pétrole qui entraîne les poids lourd de la cote vers le haut.
Jouer le changement de la psychologie du marché à court terme sur une valeur
Ce n’est pas le cours d’une action en valeur absolue qui compte car dans la réalité à court terme, une action n’est jamais trop chère ou pas assez chère par rapport à ses fondamentaux (de même que l’on ne peut pas dire que l’indice ou la valeur ont trop monté ou trop baissé) c’est de savoir si le marché en veut ou non ?
S’il en veut vraiment alors le cours de cette valeur peut monter énormément ; par contre, s’il n’en veut pas le cours peut rapidement aller à la cave ; par exemple si je suis déjà en position sur un titre qui explose, je peux me renforcer encore sur la valeur car le marché a tranché, et à court terme ce sera la hausse : s’il en veut, il en veut.
Comme le j’ai dit au Journal des Finances le 5 mars 2015, je préfère acheter Soitec à 6 ou 7 euros alors que les fondamentaux sont en améliorations, que quand elle était à 4 euros en début 2014 et dans une situation plus incertaine ; pareillement j’attendrai de voir Alcatel dépasser les 12 euros là où je serai plus rassuré sur l’intérêt du marché et la pression des longs sur le titre.
Le changement d’opinion du marché est une bonne occasion pour jouer la poursuite de tendance au moins à court et moyen terme ; vous trouverez une illustration de cette opinion sur les trades commentés de Business Objects de février 2005 ou d’Infogrames en juin 2005 un peu plus loin.