Le marché haussier de l’or est-il terminé ?

Le marché haussier sur l’or et les matières premières serait-il déjà terminé après seulement 7 années de hausse? Allons-nous assister à 21 nouvelles années de tendance baissière, comme entre 1980 et 2001 ?
Beaucoup de raisons me donnent la conviction que ce marché haussier n’est pas terminé :

1) La politique inflationniste de la Fed et du gouvernement US pour soutenir le système et éviter la déflation à n’importe quel prix (s’il le faut : renflouer encore, faciliter l’accès au crédit, monétiser la dette, nationaliser, augmenter l’endettement par des plans de relance, s’engager dans une guerre,…). Le soutien du système par la planche à billet n’est pas le seul privilège de la Fed. Tous les pays sont lancés dans ce processus, qui s’est accéléré depuis que la monnaie n’a plus de contre partie or. La hausse du prix de l’or, reflet de la dévaluation du pouvoir d’achat de la monnaie, ne se constatera pas seulement en termes de dollars US, mais en termes de n’importe quelle autre monnaie fiduciaire.

2) Les taux directeurs aux USA sont fixés artificiellement beaucoup plus bas que le taux d’inflation officiel calculé par l’IPC. Dans une situation où les taux réels sont négatifs, l’or entre en concurrence avec le marché obligataire.

3) Sur la base d’une comparaison historique, le plus court marché haussier pour les matières premières a duré 15 ans, et le plus long 23 ans. Le dernier marché haussier sur l’or a duré 10 ans pour une progression totale de 2’328%. Le présent marché haussier sur l’or n’a duré que 7 ans jusqu’à son dernier sommet, pour une progression totale de 302%, ce qui paraît court et modeste à la fois. L’étude des grands cycles économiques nous amène à penser que notre présent marché haussier sur l’or durera jusqu’en 2015 environ, ce qui correspondra, à quelques années près, à la fin du marché baissier sur les valorisations des actions occidentales. La correction sur l’or de 24%, depuis le dernier sommet à $1030, peut sembler catastrophique à certains, mais il faut se rappeler par exemple la baisse de 30% sur le Dow Jones en 1987, en seulement 4 jours ! L’indice avait ensuite été multiplié par un facteur 10, au cours des 12 années suivante, car les actions étaient entrées dans un cycle de hausse de très long terme depuis 1982.

4) Dans le même ordre d’idée, le ratio DOW JONES/OR est loin d’avoir atteint le plancher habituel qui signale un renversement de tendance entre l’or et les actions. Le ratio se tient encore à 14,25 le 18 août 2008.

5) Le prix annuel moyen de l’or en 1980 était de $612, ce qui correspond à $1’675 aujourd’hui, en valeur ajustée de l’inflation selon l’IPC officiel (indice des prix à la consommation). Nous nous situerions donc aujourd’hui à 53% au-dessous. Selon les anciennes méthode de calcul de l’IPC, d’avant l’administration Clinton, nous trouvons même un prix correspondant de $3’366 aujourd’hui, ce qui nous situerait plutôt à 76% au-dessous !

6) L’offre des mines n’a pas augmenté en réponse à un prix de l’or beaucoup plus élevé depuis 2001. Le recyclage d’or est resté relativement stable, car les gens ne se sont pas précipités pour fondre leurs bijoux, preuve que le prix actuel n’est pas jugé exorbitant. La demande d’investissement reste soutenue, et pourrait fortement progresser si nous assistions à une nouvelle crise monétaire, financière ou économique.
La demande en or et en matières premières va continuer de croître dans les années à venir à cause de la forte demande en provenance des pays émergents. De plus, les réserves des mines et des puits de pétrole n’arrivent plus à être renouvelées. Les économies émergentes vont devenir de plus en plus « découplées » d’avec l’économie US.

7) L’or est la seule monnaie sur laquelle ne repose aucune dette, contrairement à toutes les autres monnaies fiduciaires. La crise bancaire et les menaces de faillites de banques rendent les comptes en banque beaucoup plus risqués que les avoirs en or physique. Une banque peut facilement être mise en faillite si tous les épargnants venaient retirer leurs liquidités en même temps (système des réserves fractionnaires). On estime qu’entre 100 et 150 banques US, notamment régionales, pourraient disparaître d’ici 2009.

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